Exploitation pétrolière en pleine forêt congolaise

La RDC a officiellement lancé l’appel d’offre pour ses 27 blocs pétroliers et 3 gaziers, fin juillet. Selon le gouvernement, avec des réserves inexploitées, le pays peut produire jusqu’à un million de barils de pétrole par jour. La RDC pourrait donc générer une rente pétrolière de plus de 30 milliards de dollars par an au profit de l’économie du pays. Cependant, cette idée n’enchante pas tout le monde…

La vérité est que, investir dans le secteur des hydrocarbures alignera la RDC parmi les grands producteurs de pétrole et de gaz. Mais quelles en seront les conséquences sur l’environnement ? On sait qu’une partie des blocs concernés se trouve dans des zones forestières vitales pour la lutte contre le réchauffement climatique. C’est ce qui inquiète Greenpeace, qui pense que ce projet va détruire l’un des écosystèmes les plus délicats au monde. L’ONG environnementale estime également que les droits des communautés locales ne seront pas protégés lors de l’exploitation pétrolière.

En effet, la forêt congolaise capture plus de CO2 qu’elle n’en rejette. Endommagée, elle risquerait de libérer tout le CO2 emmagasiné depuis des milliers d’années. Conséquence, la République démocratique du Congo deviendra un pays émetteur net de gaz à effet de serre.

En réaction aux multiples critiques qui viennent de partout, le gouvernement congolais assure que la RDC veillera au respect des normes environnementales dans l’exploration du pétrole et du gaz. Lors du lancement des appels d’offres des blocs pétroliers et gaziers, le chef de l’Etat Félix Tshisekedi a affirmé que les travaux se feraient à l’aide des moyens technologiques « les plus modernes » qui minimiseraient alors l’impact sur l’environnement, la faune et la flore, pour préserver les équilibres écologiques.

Les effets positifs sur l’économie congolaise

Ce n’est un secret pour personne : la population congolaise croupit dans la pauvreté. L’économie nationale a du mal à décoller. Le pays regorge pourtant de nombreuses richesses, mais dont une bonne partie reste inexploitée. En rejoignant le groupe restreint des Etas membres de l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole), la RDC pourra accroitre son économie.

Lutter contre le réchauffement climatique demeure un combat qui mérite l’implication de toutes les nations du monde. Mais refuser à la RDC l’exploitation de ses richesses sans lui offrir une aide alternative n’est pas juste. Il faut mettre à sa disposition des moyens conséquents et l’aider à relever son économie sans avoir à détruire ses forêts. 

Pour conclure, la République démocratique du Congo peut bien se priver de son droit d’exploiter sa forêt pour protéger le monde, mais pas en laissant sa population mourir de faim.